lundi 16 février 2015

Monter à cheval : est-ce vegan ?


(Traduction de 2 articles relatifs à l'équitation.)


1er article : Monter à cheval : est-ce vegan ? (Traduction de http://veganresources.tumblr.com/post/78031092271/horseback-riding-is-it-vegan-well-lets-first)


Bon, demandons-nous d’abord, qu’est-ce que le véganisme ? Le véganisme est l’idée que les animaux non-humains n’existent pas pour les fins ou la consommation des humains. Le fait d’être vegan implique de faire tout ce que nous pouvons pour réduire notre contribution à l’exploitation et la souffrance animale. De là la question, est-ce que les chevaux que nous montons sont utilisés à des fins humaines ? La réponse évidente est oui, car c’est littéralement de cela dont il s’agit. Des humains montant des chevaux. Cela paraît plutôt simple, mais apparemment pas pour la communauté équestre, donc laissez-moi élaborer.

Ce que j’ai avant tout rencontré, lorsque j’ai discuté de ce sujet, était une incompréhension fondamentale de ce qu’est réellement l’exploitation. L’exploitation n’est pas nécessairement de la violence physique. L’exploitation est le procédé consistant à tirer parti des ressources et du travail d’un autre. Dans ce cas-ci, les ressources des chevaux sont leur rapidité, leur force et leur intelligence. Leur travail est de porter les humains sur leur dos et, dans beaucoup de cas, d’être amenés à faire la course, de sauter des obstacles ou, dans des cas particulièrement bizarres, d’effectuer des pas spécifiques au son de la musique. Le cavalier tire parti de ces ressources et de ce travail en montant, ce que beaucoup de cavaliers aiment en soi, en gagnant des prix dans des compétitions et spectacles, et financièrement en « donnant en location » ces chevaux à d’autres cavaliers. Exploitation de plein droit.

Mais alors, est-ce que tout le monde n’est pas exploité d’une certaine manière ?
 
Et bien, oui. Dans une société capitaliste, la classe dirigeante exploite la classe ouvrière, principalement pour l’argent et le pouvoir. C’est la réalité, mais même si nous sommes exploités sans pouvoir le contrôler, ça ne justifie pas que nous exploitions les autres, surtout les animaux non-humains qui n’auraient aucun rôle dans notre société, si ce n’était le fait de l’intervention humaine.

Donc, comme il a été prouvé jusqu’à présent, au cœur de l’équitation se trouve l’exploitation des chevaux, qui ne pourra jamais être vegan, peu importe si vous les entrainez seulement à l’aide de fleurs et bisous. De là, j’aimerai aborder beaucoup d’autres questions qui m’ont été soumises par la communauté équestre :

Qu’en est-t-il des chiens et chats ? Est-ce que les posséder n’est pas également de l’exploitation ?

Premièrement, si vous vous considérez comme le propriétaire d’un animal/animal de compagnie, vous ne respectez vraisemblablement pas la personne de l’animal. Aucun humain ne peut posséder un animal. Je n’entends pas les gens se définir eux-mêmes comme « propriétaires d’enfants », après tout. Cela dit, si vous avez acheté l’animal, c’est de l’exploitation. Les animaux ne sont pas des marchandises qu’on élève, achète et vend selon nos désirs. La domestication d’une espèce n’est jamais vegan et peut seulement être stoppée si les gens refusent d’acheter plus d’animaux, et adoptent à la place ceux déjà présents. Tout comme les chiens, mais pas comme les chats, les chevaux n’ont pas été domestiqués pour leur compagnie, ils ont spécialement été élevés pour le transport, l’agriculture, la guerre, et le sport (chiens élevés pour la chasse, pour la race, etc), donc les chevaux ont plus tendance et sont plus capables de faire ce que veulent les humains. C’est clairement de l’exploitation.

L’adoption ne suffit pas. Cela dépend aussi si vous avez adopté l’animal pour une raison spécifique (l’équitation) ou si vous vouliez juste lui donner une meilleure vie. Par exemple, si j’adopte un chien pur-sang, mais que je l’entraine ensuite pour des concours, c’est de l’exploitation.

Beaucoup de personnes ont comparé l’équitation à la promenade des chiens. Si je promène un chien parce qu’il a besoin d’exercice et d’air frais, ce n’est pas de l’exploitation. C’est avoir à l’esprit leur intérêt, mais si je monte sur son dos pour qu’il me porte, c’est de l’exploitation. Un autre exemple, plus ridicule, serait de penser qu’une bonne manière pour moi de faire de l’exercice serait de courir avec un chien, donc j’adopte un chien pour cela et je vais ensuite courir avec lui pour mon propre intérêt. Est-ce que je ferais du mal au chien ? Probablement pas. Est-ce que le chien tirerait un avantage à être sorti et à vivre sous mon toit ? Sûrement, mais là n’est pas la question. La question est : est-ce que j’utilise le chien pour mes propres intérêts, dans ce cas-ci pour mon entraînement physique ? La réponse est oui, donc c’est de l’exploitation car cela signifie que ma préoccupation est ma santé, pas celle du chien.

Et si je suis vraiment gentil avec mon cheval ? Aucun problème n’est-ce pas ?

J’espère vraiment que vous êtes gentil avec l’animal que vous avez mis en esclavage et que vous forcez à travailler pour vous, puisque c’est la moindre des choses à faire, mais peu importe votre gentillesse, ça reste de l’exploitation, comme expliqué plus haut. Beaucoup de personnes m’ont dit utiliser des techniques moins vigoureuses, comme si n’importe quel acte inutile de force sur un animal était éthique. Certaines personnes m’ont même affirmé utiliser des pratiques d’équitation naturelle. Après y avoir brièvement jeté un œil, je m’aperçois que c’est la façon « humaine » d’entraîner un cheval. On les entraîne à l’aide de patience et compréhension, plutôt qu’à l’aide de douleur et de peur (fouets, éperons, etc..). Beaucoup « n’enferment » pas les chevaux, m’a-t-on dit, et utilisent des champs libre-parcours au lieu de paddocks et étables. C’est clairement mieux que l’alternative abusive, mais ça n’annule pas le fait qu’ils entraînent, contraignent, et conditionnent les chevaux pour le sport et l’amusement. C’est du welfarisme, pas des droits des animaux. On continue.

Les chevaux ont besoin d’exercice. L’équitation c’est comme aller à la gym !

Quand je recherche ce qu’est l’exercice pour chevaux, je vois beaucoup d’articles discutant des raisons pour lesquelles les chevaux ont besoin de beaucoup d’exercice. Sans surprise, les raisons principales sont que les chevaux qui sont maintenus en étable ont souvent besoin d’être libérés ou ils tombent malades. L’autre raison la plus courante pour exercer un cheval est afin qu’il soit assez fort pour la compétition. Il semble que la conclusion évidente soit de se débarrasser des étables et compétitions, et les chevaux n’auront pas besoin de tant d’exercice. Je suis certain qu’il est possible de courir en cercle avec un cheval en laisse ou dans un champ clôturé, sans  monter dessus. J’ai également du mal à croire qu’un cheval sauvage, pouvant courir à sa convenance, aurait du mal à faire assez d’exercice sans intervention humaine.

Les chevaux sont de grands animaux. Ils ne feraient pas ce qu’ils n’aiment pas faire ! Mon cheval adore l’équitation et la compétition / Les chevaux adorent avoir un travail à faire

Ma supposition est que le cavalier projette simplement son propre bonheur et ses propres désirs sur son cheval et les preuves ont tendance à confirmer mes suspicions. Selon un article de The HorseMagazine (auquel j’ai dû m’abonner pour le consulter) :

« En tant qu’animal social, de proie, il n’est pas surprenant que les chevaux choisiront en général l’alimentation et le contact social au lieu de la locomotion », dit Uta König von Borstel, Dr, chercheuse à l’Université de Göttingen en Allemagne.

König von Borstel et son assistante Julia Keil, de l’Université de Médecine Vétérinaire de Vienne, en Autriche, ont conduit une étude dans laquelle les chevaux avaient le choix entre plus ou moins de travail. L’équipe a entraîné 18 chevaux à sang-chaud dans une arène à entrée en Y. S’ils prenaient le chemin de gauche, ils travailleraient pendant deux tours avant que le cavalier ne descende. S’ils prenaient le chemin de droite, ils travailleraient seulement pendant un tour avant que le cavalier ne descende. Une fois que les chevaux furent assez entraînés à ce principe, les cavaliers descendirent et les chevaux purent choisir de faire leur propre choix : chemin de droite ou de gauche ?

Il s’avère que les chevaux ne choisirent aucun des deux, raconte König von Borstel. En réalité, leur choix favori était en général la sortie.

« Les résultats de l’étude suggèrent que les chevaux préfèrent sortir de l’arène d’équitation que d’être montés », dit-elle.

Cela semble bizarre qu’on promeuve l’équitation malgré tout n’est-ce pas ? C’est ensuite que les masques tombent.

« La toute grande majorité des humains ne garderont pas des chevaux juste comme animal de compagnie dans les pâturages, », dit-elle. « Donc la décision, alors, est de choisir entre : (1) des chevaux dont le bien-être pourrait être légèrement compromis pour environ une heure par jour d’équitation, ou (2) à long terme, très peu ou plus de chevaux, car nous n’aurons plus d’ « utilisation » pour eux et ils coutent trop chers (pour la plupart des gens) pour être gardés comme animaux de compagnie. »

Donc au final, les gens veulent monter à cheval, peu importe ce que préfère le cheval.

Pourquoi est-ce que les chevaux ne refusent tout simplement pas de travailler, vu qu’ils sont si grands et puissants ? Et bien, je suppose que c’est dû aux milliers d’années d’élevage, de conditionnement social, et d’entrainement. Ce n’est pas parce qu’ils vous laissent le faire qu’ils aiment ça et il est important de comprendre que ce n’est pas dans les mains de la victime d’exprimer son malaise. Si vous faites quelque chose impliquant le corps d’un autre, vous n’avez pas l’autorisation de faire ce que vous voulez avant qu’il ne vous désarçonne. Vous n’avez pas le droit de les utiliser pour quoi que ce soit, et s’asseoir sur le dos d’un cheval et contrôler où il va et à quelle vitesse, c’est utiliser son corps.

Si ça importe peu au cheval, et qu’il en tire également parti, quel est le problème ?

Vous n’avez pas de droit sur le corps, les actions ou la vie de quiconque. Si on lui donne le choix, un cheval préfèrerait passer du temps avec ses compagnons, plutôt que d’effectuer des activités vigoureuses. En tant que personne déclarant aimer et se soucier tellement des chevaux, vous devriez respecter leur droit de disposer d’eux-mêmes, même si cela veut dire que vous n’obtenez pas ce que vous voulez d’eux. Un cheval ne doit rien à personne, quand bien même on lui procure un refuge, de la compagnie et des soins de santé. Il y a d’autres manières de se lier à un cheval que de parader sur son dos. Respectez les chevaux. Ne les montez pas.

Donc nous sommes censés faire quoi ? Tous les libérer ?

C’est une option, car tous les chevaux gardent la capacité à vivre sauvagement ; cependant, ce serait probablement irresponsable écologiquement de lâcher des millions de chevaux d’un coup dans la nature. J’ai suggéré à beaucoup de personnes de simplement garder leurs chevaux, mais de ne pas les monter, ni de les faire se reproduire (selon la Humane Society, quasi tous les chevaux d’Amérique, 9,2 millions, sont le résultat de reproduction délibérée ou dû à la non-séparation des étalons et juments), la pratique sportive disparaîtrait au final et seuls les chevaux sauvages subsisteraient. Sans surprise, la majorité des réponses furent « Pourquoi est-ce que je dépenserai tout ce temps et cet argent à ne pas les monter ? ». Certaines personnes ont été jusqu’à décrire un cheval, un animal qu’elles prétendent aimer et respecter profondément, essentiellement comme un « ornement de pelouse ». Aïe. Je veux dire, cela montre bien le type de mentalité envers la vie de ces chevaux. Elles voient cela simplement comme un compromis. Elles peuvent monter et le cheval en échange reçoit une vie de sécurité et de soins, mais elles ne prennent pas vraiment en compte les intérêts du cheval, elles n’ont plus vraiment d’intérêt à prendre soin du cheval si elles ne le montent pas.

Une autre personne me fit remarquer que beaucoup ne peuvent pas se permettre toutes les dépenses liées au cheval, donc elles se voient obligées de louer leur cheval à d’autres, afin de couvrir les coûts. C’est de l’exploitation purement et simplement. L’idée que vous pouvez simplement louer un cheval à quelqu’un, comme une voiture ou un dvd, est vraiment une façon horrible de voir la vie d’un cheval. Cela amène également la question du destin du cheval s’il se blesse ou devient trop vieux pour être monté ? Peut-être que les vieux chevaux sont moins chers à entretenir, je ne pourrai savoir, mais il semble que le cheval serait probablement éliminé d’une certaine manière car les couts d’entretien seraient trop élevés. Cela dit, le pire scénario serait de laisser les autres monter votre cheval jusqu’à la fin de sa vie, et ensuite de stopper l’élevage. On ne devrait clairement plus continuer à promouvoir l’équitation et les autres personnes dans la communauté devraient également arrêter. Ou comme dit plus haut, on pourrait simplement les libérer, si aucune autre option n’est disponible.

Vu que je ne suis jamais monté à cheval, et que je n’ai aucune intention de le faire, j’aimerai joindre un témoignage d’un ancien cavalier, devenu vegan.


« Laissez- moi avant tout vous dire que j’étais un monteur chevronné, je montais à cheval depuis tout petit, et ai même rêvé de devenir professionnel équestre. Donc le sujet ne m’est pas inconnu. Vous pourriez ne pas trouver appropriée mon expérience en science équestre ou en équitation, mais j’espère que vous serez au moins à même de reconnaître que je connais votre point de vue, et ai malgré tout changé de mentalité sur la question. Je réponds maintenant à vos questions….

Peu importe si vous devez « briser » un cheval ou « lentement l’amener » à être votre véhicule personnel, cela n’a pas d’importance. Les deux manières suggèrent que grimper sur le dos d’un cheval et lui dire dans quelle direction aller n’est pas quelque chose que le cheval adoptera naturellement et qui requiert une certaine sorte de coercition ou de force. Ne vous leurrez pas : la seule raison pour laquelle une personne veut « créer des liens » avec son cheval de compagnie de cette manière est parce que cela apporte un avantage à elle-même. Il existe beaucoup de façons de créer des liens avec un cheval de compagnie qui ne requièrent pas que vous montiez sur leur dos pour un tour d’amusement. C’est vrai : les mors, les selles, les fouets et compagnie sont toujours contraignants et cruels, et toutes les formes d’exploitation sont manifestement violentes. Et monter à cheval est de l’exploitation.

J’ai entendu des personnes utiliser la comparaison des chiens d’entrainement à celle de l’équitation et c’est assez risible, pour être honnête. Lorsque vous éduquez un chien à marcher en laisse, je suppose que c’est parce que vous n’avez littéralement aucune autre alternative sûre. Lorsque vous entrainez votre chien à s’asseoir et ne plus bouger pour qu’il ne traverse pas sur une route pleine de voitures, je suppose que c’est parce que, encore une fois, vous vous souciez de la sécurité du chien. Bien sûr, si vous entrainez votre chien à « faire le mort » et à sauter dans des cerceaux, c’est une forme 
d’exploitation car vous utilisez littéralement l’animal pour votre propre amusement, et je ne ferai personnellement pas ce genre de choses. Mais quand bien-même : comparer un simple jeu de « rouler » ou « va chercher » à l’entrainement délibéré, prolongé, d’un cheval pour qu’il vous laisse le monter est loin du compte. Non seulement vous surchargez le cheval avec votre poids (et, peu importe leur force, ils ne veulent pas de votre poids supplémentaire), mais en plus vous leur faites succomber à vos caprices en leur disant où aller, à quelle vitesse, etc. pour de longues périodes. (Non pas que ça vous importe, mais cela implique généralement des coups de pied et des tractions d’une certaine manière.) Tout comme n’importe quel être vivant, les chevaux veulent être libres d’aller et de faire ce qu’il leur plaît, où ils le veulent, quand ils le veulent. Ils ne désirent pas de maître auto-proclamé les chevauchant et les contrôlant pendant 20, 30, 45 minutes, ou le temps que vous décidez d’être sur cet animal.

Si vous parlez des amérindiens contemporains, j’applique le même code d’éthique en ce qui concerne les droits des animaux aux chevaux qu’aux autres. Si vous parlez des amérindiens des siècles précédents qui comptaient sur les chevaux pour le transport, ce débat est sans rapport à aujourd’hui. Peu importe si ce qu’ils ont fait était bien ou mal, cela n’aura aucune incidence sur la question de savoir si oui ou non je pense qu’il est moral ou nécessaire que les gens fassent la même chose aujourd’hui. J’entends le même genre d’arguments contre le véganisme en général : les gens adorent mentionner les îles désertes, les Inuits, les carnivores obligés, en gros toute situation qui n’a rien à voir avec leur concours de circonstances. »

En conclusion, utiliser des chevaux comme monture, pour le sport, l’amusement, ou le transport est en soi de l’exploitation et n’est donc pas vegan, peu importe la situation.

2e article (http://www.bitesizevegan.com/ethics-and-morality/is-horse-riding-cruel-is-it-vegan/

[...] il y a toutes sortes d’arguments sur les soi-disant bénéfices de l’équitation pour les chevaux : l’un des arguments est que les chevaux domestiqués ont besoin d’exercice. La réponse la plus simple à cela est que les chiens domestiques ont également besoin d’exercices, et pourtant leurs gardiens sont pourtant capables de leur en donner sans les chevaucher.

Un deuxième argument est que l’équitation procure aux chevaux un environnement enrichi. Encore une fois, cela peut tout aussi facilement être fourni sans avoir quelqu’un qui leur monte dessus.

Un troisième argument est celui qui commence toujours par « mais mon cheval aime… » et insertion de : être monté, aller aux spectacles, avoir un mors, avoir une selle, sauter les obstacles, et autre.

Peut-être qu’il existe un cheval parmi tous qui aime vraiment être monté, mais il est malgré tout important de comprendre l’impact de l’équitation sur le corps d’un cheval. Ce que je vais aborder ici est un coup d’œil sur l’impact de l’équitation sur les chevaux. D’autres liens sont disponibles plus loin et je vous invite à vous référer à ces études afin d’approfondir le sujet.

Commençons par la structure squelettique. Il y a un dicton selon lequel un cheval est prêt à être monté quand ses « genoux se ferment », cela signifie d’attendre jusqu’à ce que les plaques de croissance juste au-dessus du genou se convertissent en os, à partir du cartilage. Le Dr. Den Bennet dans son article « temps et vitesse de maturation squelettique chez les chevaux », explique que « ce que les gens ne réalisent souvent pas, c’est qu’il y a une « plaque de croissance » à chaque extrémité  de tous les os derrière le crâne, et dans le cas de certains os (comme le pelvis ou la vertèbre, qui ont beaucoup de ‘coins’) on trouve de multiples plaques de croissance. », elle détaille ensuite le calendrier exact de conversion des plaques de croissance en os chez les chevaux.




Cliquez pour agrandir (en anglais)

Alors que beaucoup de personnes commencent à monter leurs chevaux à l’âge de 2 (dans la course) et 3 ans (dans l’équitation de loisir), le calendrier détaillé du Dr. Bennet montre que les dernière plaques à fusionner se trouvent dans la colonne vertébrale, et cela n’arrive pas avant que le cheval ait au moins 5 ans et demi, encore plus chez les chevaux plus grands et chez les mâles.

Selon une étude 2002, « anatomie pratique et propédeutique ducheval », la magnitude de temps pour la croissance complète des plaques apophysaires (cartilage) dans le corps des vertèbres lombaires chez les pur-sang par exemple, n’arrive pas avant qu’ils aient (en moyenne) 6 et 9 ans !

La conclusion basique à en tirer est qu’il est extrêmement facile d’endommager le dos d’un cheval et de déplacer ses plaques de croissances vertébrales, lui causant douleur et blessures durables.


Mis à part le problème de fusion des plaques de croissance, monter sur un cheval à n’importe quel âge crée des dégâts squelettiques ainsi que musculaires et tissulaires. Alexander Nevzorov, de la haute école Nevzorov, déclare que « le dos d’un cheval n’est pas un siège, pas un endroit pour l’arrière-train d’un humain, pas un morceau de « viande », pas une sorte de « terra firma ». C’est une structure extrêmement complexe et tendre avec des fonctions extraordinaires. Au-delà des fonctions biomécaniques évidentes, le dos a une autre fonction très importante. Le rôle de la colonne vertébrale est de garantir que les réponses du système nerveux entier puissent communiquer les sens du goût, de l’odorat, de la vision, de l’ouïe, et fonctions vestibulaires du cerveau, sans trop entrer dans les détails. Sur cet organe particulièrement vulnérable et sensitif, sur la moelle épinière, le cerveau du dos, s’assied un cavalier. » Nezvorov Haute Ecole Eqeuine Anthology, vol.4, p10-11)

Dans une étude de 2007 de Matilda Homer et al, sur les 295 chevaux de l’étude, qui étaient considérés comme physiquement aptes après examen initial, 91,5% d’entre eux étaient diagnostiqués d’un type d’altération des processus spinaux au rayon x. Dans presque tous les cas, les processus spinaux de la position de la selle caudale étaient affectés. Les résultats les plus fréquents étaient la réduction des espaces internes des processus spinaux incluant des changements dans la structure osseuse des processus spinaux.




Cliquez pour agrandir.

Les dommages à la colonne résultant du poids sont aggravés par l’utilisation de selles, harnais, mors, et fouets. Les selles restreignent le flux sanguin vers les réseaux capillaires artériels provoquant des dégâts tissulaires, et générant également de l’usure et de la friction. Mais rien n’est aussi cruel que l’utilisation de mors et fouets – que je passerai rapidement en revue dans ce post.

Les mors provoquent douleur et dommages aux nerfs crâniens complexes du cheval, de même qu’à ses dents, sa langue et son palais. Les nerfs faciaux sont extrêmement proches de la peau et donc extrêmement sensibles. Il est primordial de comprendre qu’il n’y a absolument aucun moyen d’utiliser un bit sans qu’un cheval ressente la douleur.

Pour le champ d’application de ce billet, je dirai juste ceci à propos des fouets : ce sont des fouets ! Est-ce que vous fouetteriez votre chien ? Et oui, un cheval est plus grand qu’un chien, et beaucoup avancent qu’ils ont une peau plus épaisse, mais là où le fouet frappe – près de la zone du muscle vaste externe – l’épaisseur excède rarement les 2 mms et le derme et épiderme sont proches d’une grande quantité de nerfs. Et…. c’est un fouet !

Ce n’était juste qu’un petit aperçu du problème de l’équitation. Je n’ai même pas abordé les fractures, la course, le rodéo ou autres sujets, je les aborderai plus tard. Pour plus d’informations sur des activités conviviales pour les chevaux et avec un renforcement positif, veuillez consulter la chaine fair horsemanship ainsi que son site web

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mardi 10 février 2015

5 raisons pour lesquelles les droits des animaux sont une question féministe


(Traduction de l'article 5 Reasons For Why Animal Rights Are A Feminist Issue)


Source: Jennings Wire

Les droits des animaux sont une question féministe. Voilà, je l’ai dit.

En réalité, la chosification et l’exploitation des vies et des corps des animaux devrait faire l’objet d’une attention particulière de la part des féministes vu que le féminisme consiste avant tout à se battre contre la manière dont le patriarcat rejette les intérêts et la subjectivité de certains au bénéfice d’êtres arbitrairement désignés comme étant « supérieurs ».

Ce qui est encore plus terrifiant est que la vulnérabilité perçue des animaux est utilisée comme justification implicite pour abuser d’eux.

En d’autres mots, puisque les animaux ne peuvent se défendre, nous donner ou refuser leur consentement, ou s’organiser en opposition, nous, en tant qu’humains, pensons que nous sommes libres de leur faire ce qu’il nous plaît, généralement sous couvert de « protection » de leurs intérêts.
Un nombre de barrières empêchent généralement beaucoup d’entre nous de voir la situation envers les animaux comme étant oppressive. Par conséquent, la raison pour laquelle certaines féministes voient cela comme une question féministe peut ne pas sembler évidente.

Mais cela est bel et bien une question féministe. Voici les 5 raisons en faveur de la question.

1. Les corps des animaux, aussi, sont chosifiés.

Etre chosifié signifie que notre corps et notre vie existent pour les plaisirs et bénéfices de quelqu’un d’autre.

En tant que féministes, la plupart d’entre nous sommes plutôt convaincues de la rhétorique de la marchandisation lorsqu’il s’agit des corps des femmes dans les médias. Par exemple, nous savons que les femmes sont régulièrement réduites à des accessoires sexys dans les récits masculins. Nous savons également que les femmes sont régulièrement violées, battues, harcelées, et assassinées car nous avons tendance à être vues comme des objets de plaisir pour les hommes, au lieu de sujets pleinement sensibles qui éprouvent eux-mêmes du plaisir.

Comme le décrit Jean Kilbourne, « … transformer un être humain en une chose, un objet, est la plupart du temps la première étape pour justifier la violence envers cette personne. »

Lorsque vous chosifiez des corps, vous voyez ces corps comme des choses qui vous serviront dans un but précis.

De manière similaire, les corps des animaux non-humains sont réduits à des objets de chair (littéralement) qui peuvent être consommés, ou utilisés dans des projets scientifiques douloureux ou immoraux.

Les corps des animaux sont vus comme « moins que rien ». Ils ne sont pas culturellement vus comme des êtres indépendants expérimentant la douleur, le plaisir, et une série d’émotions, et qui existent en réseaux sociaux. A cause de cela, les animaux endurent des systèmes horribles de violence qui souvent ne sont même pas remis en question.

Être chosifié explique pourquoi tant d’industries utilisent des souris, singes, cochons, lapins, et autres animaux non-humains dans d’horribles tests scientifiques, car nous sommes conditionnés à n’avoir aucune considération pour eux. Cela explique pourquoi les animaux non-humains ont enduré des conditions difficiles dans l’industrie du divertissement comme Sea World ou même les singes dans les films et publicités, pour que les humains puissent en rire.

Cela devient culturellement inconfortable pour nous lorsque nous envisageons que les animaux non-humains ont des émotions, peuvent connaître la douleur, la dépression, etc.

La chosification des animaux a connu un tel succès qu’ils sont entièrement dépouillés de leur subjectivité : ils existent pour nous.

2. Les corps des animaux sont utilisés pour normaliser la culture du viol.

Les animaux sont sexués. Les tortures infligées aux animaux, donc, seront spécifiques selon leur sexe et il n’est pas étonnant que pour les femelles, leur capacité à mettre bas dictera massivement la manière dont leurs corps seront contrôlés. 

L’élevage intensif, et même les techniques utilisées dans les « petites fermes », institutionnalise les rapports sexuels forcés et les systèmes violents d’oppression. La majorité des animaux qui sont tués chaque année sont abattus par le système d’élevage industriel. Les femelles endurent une vie de viols successifs et de grossesses perpétuelles et, lorsqu’elles sont « usées », elles sont abattues.

« Les supports à viol » - un terme industriel existant pour le système utilisé pour immobiliser les animaux durant l’insémination – sont utilisés pour garantir l’imprégnation constante d’animaux comme les vaches et les cochons, alors que les poules sont élevées pour produire un nombre astronomique d’œufs, ce qui représente un stress incroyable pour leurs corps, provoquant de douloureux maux du système reproductif tel que la ponte interne et des maladies.

En tant que féministes, la consommation des corps d’animaux non-humains violés et torturés, alors que nous nous battons contre la culture du viol, semble être un sujet sur lequel nous méritons de nous pencher.

Il existe également l’autre problème du contrôle institutionnalisé des corps des femmes….

3. La violence domestique heurte les animaux.

Selon un article du New York Times intitulé, “L’abus envers les animaux comme indice pour d’autres cruautés”, Diana S. Urban, représentante de l’état du Connecticut, a déclaré que « l’abus envers les animaux est l’une des quatre pistes que les profilers du FBI utilisent pour déterminer les futurs comportements violents. »

Il existe une corrélation évidente entre le fait de faire du mal aux animaux non-humains tôt dans votre vie, et d’ensuite faire du mal aux humains.

L’American Humane Association déclare que dans les 88% des foyers ayant présenté un cas d’abus sur mineur, des cas d’abus sur animaux étaient également recensés. Chez les femmes cherchant des refuges, près de la moitié ont déclaré que leurs partenaires violents les avaient menacées de faire du mal à leur animal de compagnie.

La corrélation entre la violence envers les femmes et enfants, et la violence envers les animaux non-humains, démontre la manière dont le patriarcat heurte ceux d’entre nous qui sommes minorisés et bien souvent sans défense.

En réalité, beaucoup de foyers et refuges pour femmes battues acceptent les animaux non-humains. Il est prouvé que les femmes ont tendance à ne pas quitter leur partenaire abusif si elles ne peuvent pas emmener avec elles leur animal de compagnie, par peur pour la sécurité de leur animal. A cause de cette forte corrélation entre la violence envers les femmes, et la violence envers les animaux non-humains, la plupart des états ont instauré des peines criminelles pour cruauté animale.

La violence est intersectionnelle, donc nos mouvements pour mettre fin à la violence se doivent de l’être également. Les animaux non-humains souffrent également sous le système patriarcal.

En parlant d’intersectionnalité….

4. L’intersectionnalité doit inclure tous les groupes opprimés.

Il n’est pas rare de trouver des commentaires de féministes qui ne proclament pas quelque part que « même les animaux sont mieux traités que les femmes ! ». Même dans d’autres endroits de manifestations, comme chez les manifestants de Fergusson récemment, on peut trouver des phrases comme « un chien aurait eu plus de respect que Mike Brown ! ».

Le langage entourant les animaux non-humains utilise en permanence une hiérarchie morale qui suggère que certains corps ont plus de valeurs que d’autres, suggérant par la suite que le sort de certains groupes est plus important ou significatif que d’autres.

On retrouve une attitude similaire dans les discours entourant également les humains lorsque nous assumons que le combat d’un groupe pour des droits demande notre attention avant ceux d’un autre groupe se battant pour ses droits, ou qu’un groupe mérite un meilleur traitement par rapport à un autre malgré le fait que les deux groupes soient opprimés.

On trouve un bon exemple de cela dans le féminisme radical trans-exclus dans lequel les cis-féministes excluent les personnes trans car elles ne pensent pas que les personnes trans subissent l’oppression de la même manière.

Ou bien certaines féministes blanches qui ne pensent pas que le racisme doive avoir une place dans leur agenda féministe car l’oppression des « genres » est une question plus urgente, malgré le fait que les femmes de couleur subissent une oppression racialisée du genre.

L’intersectionnalité est un développement théorique qui nous aide à gérer ce genre d’attitudes. L’intersectionnalité aide à déceler les connections entre des systèmes d’oppression.

La réalité est là : les gens de couleur, les femmes, les personnes handicapées, la communauté LGBTQIA+ (ndt : lesbienne, gay, bisexuel, transgenre, « queer », intersexué, et asexué) etc, subit cela. Et les animaux aussi subissent cela, surtout ceux jugés utiles dans la mesure où ils sont consommés, que ça soit pour leur chair ou pour leurs secrétions.

Il est ridicule d’essayer de “classer” l’oppression que subit chaque groupe, ou d’assumer que toute notre attention doit se concentrer sur le sort d’un seul groupe, ou d’assumer que si la plupart de notre attention se concentre sur un certain groupe à un moment donné, cela devrait signifier que les autres groupes sont moins importants ou « ont moins de mal ».

Toutes ces sphères d’oppression sont des sous-produits du même mal systémique, un mal qui est fortement ancré dans le patriarcat suprématiste blanc.

Déclarer que l’un de ces groupes est « mieux traité » qu’un autre revient à complètement passer à côté du fait que ces oppressions sont entrelacées et dépendent même l’une de l’autre.

5. Notre société propage également des mensonges sur les animaux.

En tant que féministes, la plupart d’entre nous savent déjà que des discours culturels sont utilisés pour naturaliser des comportements problématiques.

Nous savons que prétendre que “les garçons seront toujours des garçons » est une manière de détourner le regard sur le fait que les hommes peuvent s’en tirer malgré des comportements violents, destructeurs. Il est plus facile de dire « que les hommes sont naturellement comme cela » que de confronter des systèmes de genre qui produisent des corps culturels qui agissent d’une manière spécifique.

Nous voyons également ces discours qui déclarent que « les hommes sont juste plus portés sur le sexe que les femmes » pour expliquer pourquoi les films affichent principalement des femmes nues et non des hommes nus. Nous utilisons ce même discours pour justifier le viol. C’est une manière de naturaliser les relations asymétriques de pouvoir sexuel.

De manière similaire, on trouve ce genre de discours dans le cadre de la consommation d’animaux, qui naturalise d’horribles systèmes d’oppression. Beaucoup de personnes déclarent qu’ « elles ne pourraient jamais se passer de viande » ou « qu’elles ne pourraient jamais devenir vegan car elles adorent trop le fromage ».

Bien que le fromage et les hamburgers puissent avoir très bon goût, ce genre de discours ignore la réalité systémique sur le fait que les animaux non-humains sont torturés, abattus, et violés pour que nous puissions manger pour satisfaire nos addictions au goût.

L’apathie envers la violence ne devrait jamais être encouragée dans tout mouvement de justice sociale.

Les discours culturels perpétuent des mythes et traditions. Par exemple, on entend souvent le discours commode que les bonnes protéines se trouvent seulement dans les corps des animaux malgré le fait qu’il existe d’aussi bonnes sources de protéines ailleurs.

Considérez également le mythe déclarant que tuer un animal « humainement » est d’une certaine manière mieux que les conditions d’élevage industriel, un mythe étrange considérant que « humainement » et « tuer » sont dans la même phrase, et que l’abus est également omniprésent dans les « petites fermes ».

Les discours nous permettent de nous sentir à l’aise avec des comportements problématiques. Ils nous permettent d’ignorer nos responsabilités par rapport aux choix que nous avons le pouvoir de faire.

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En tant que féministes, nous nous devons de politiser même les choses anodines de notre vie, comme la nourriture que nous consommons. La Dr. A. Breeze Harper, créatrice du projet Sistah Vegan, déclare :
“Je ne peux tout simplement pas voir la nourriture comme un « objet journalier anodin ». Je vois les significations appliquées à la nourriture comme quelque chose qui représente les idéologies d’une culture entière en regard de toute chose. Par exemple, la nourriture peut me raconter les espérances d’une société par rapport à la sexualité, les rôles des genres, les hiérarchies raciales du pouvoir et de la compétence. »

Se pencher sur les questions critiques concernant notre alimentation, de même que réexaminer les corps dont nous parlons dans notre théorie féministe est l’une des premières étapes pour décoloniser nos esprits et nos corps du patriarcat suprématiste blanc.

Voici d’autres sites à découvrir si vous voulez en apprendre plus sur la question :
Remerciements spéciaux à Syl Ko pour m’avoir aidée avec cet article.